Mentionnée dès l’époque gallo-romaine, Cormicy fut de tout temps un lieu stratégique important. Fortifiée au Moyen-âge, la cité est riche économiquement, bénéficiant des célèbres marchés de la région. Cet essor économique se poursuivra au fil des siècle, jusqu’en 1914. Au plus près des combats, Cormicy est détruite entièrement.
La pugnacité des habitants et la vision d’un architecte brillant permettront à la commune de renaître de ses cendres.
De nos jours, avec près de 1500 habitants, tout en conservant la mémoire de son passé, Cormincy est une commune ouverte sur l’avenir. Elle est labellisée Petite Cité de Caractère

Située à 18 kilomètres au nord de Reims, Cormicy est une petite cité de caractère atypique. Entièrement détruite pendant la 1ère guerre mondiale, elle a été entièrement reconstruite dans les années 20.

De son plan médiéval, elle a conservé les grandes lignes. Et offre au visiteur un patrimoine architectural homogène et typiquement urbain.

Comme beaucoup de petites communes, Cormicy se bat pour maintenir ses commerces, fixer ses habitants et attirer les visiteurs. Mais la municipalité a fait un gros travail pour que la population redécouvre les richesses de Cormicy et s’approprie son patrimoine. Un patrimoine architectural certes récent, mais unique en son genre.

Lieu de villégiature des archevêques de Reims au Moyen âge, Cormicy jouissait d’une activité économique confortable, qui a perduré de nombreuses années avec les foires de champagne, puis, au début du siècle, avec l’arrivée du chemin de fer en provenance de Reims.

Aujourd’hui, Cormicy est le vignoble le plus septentrional de l’appellation Champagne. Il couvre une superficie de 55 hectares et fait vivre 18 vignerons. Un attrait touristique supplémentaire, pour le visiteur en quête de découverte gastronomique. Et si le patrimoine de Cormicy est avant tout connu pour son architecture, la petite cité de caractère comprend aussi des espaces verts. Des sentiers de randonnées sont ainsi aménagés à la sortie de la ville, agrémentés de panneaux explicatifs sur la faune et la flore.

Cormicy ne date pas d’hier puisque de nombreux objets découverts attestent d’une présence Gallo-romaine. Au Xeme siècle, la cité dépend de l’archevêque de Reims. Elle abrite un grenier à sel, dispose d’un corps de garde, d’un tribunal. Des fortifications sont ensuite érigées pour conforter la position défensive de la ville.

Jusqu’à la première guerre mondiale, la ville va conserver sa forme. Mais quand le conflit éclate, Cormicy se retrouve à l’arrière du front, 1km plus loin, au passage de l’Aisne et du canal.

En effet, plus d’une trentaine de souterrains ont actuellement été recensés et explorés, certains communiquant entre eux. Ils auraient pour la plupart été creusés au 18ème siècle, au moment de l’édification des fortifications. L’un d’entre eux, la cavité Malot-chauveau, peut se visiter.

Les pierres extraites de ces souterrains ont pu servir à l’édification ou la réparation des maisons, ou pour la fabrication de mortier ou de ciment. Pendant les guerres, ces cavités vont jouer un rôle essentiel.

Des reconstitutions historiques permettent d’appréhender les conditions de vie difficiles des habitants de Cormicys réfugiés dans ces souterrains. Le visiteur peut également observer sur les parois des cavités les marques des piolets qui ont servi à les creuser. Mais les souterrains recèlent encore d’autres richesses.

Aujourd’hui, la mémoire de la 1ère guerre mondiale est toujours présente à Cormicy. Témoin de cet épisode de l’histoire, la nécropole nationale, aménagée en périphérie de la ville. Y reposent près de 15 000 soldats. Et le très beau monument aux morts, érigé derrière l’église.

Pendant la 1ère guerre mondiale, Cormicy, située à 1km du front, va être détruire presque en totalité. Mais un homme, l’architecte et urbaniste Roger Bouvard, va offrir une seconde vie à la ville.

A Cormicy, Roger Bouvard va conserver l’esprit original de la cité, construite à l’intérieur des remparts, mais en modernisant le plan de la cité. Il élargir les voies de circulation, densifier les rues, adopter un paysage urbain en utilisant, à la parisienne, le pan coupé à chaque angle de rue.

Et ce matériau, c’est la brique. Une brique fabriquée sur place, à partir de matière première locale, dans une usine installée par Roger Bouvard. Composée de sable et de chaux, cette brique a l’avantage d’être recyclable.

Roger Bouvard va créer des séries de brique rouge, et composer ainsi des dessins originaux sur les façades des maisons.

Les travaux s’étaleront sur une dizaine d’années à partir de 1920. A noter également la reconstruction de l’église presqu’à l’identique, ainsi qu’un château à l’emplacement de la motte médiévale, mais détruite bien avant guerre. Une maison d’hôte y ouvrira prochainement ses portes.

Cormicy abrite le vignoble le plus septentrional de la Champagne. 55 hectares de vignes produisent du pinot noir, du pinot meunier et du chardonnay, les trois cépages utilisés pour la conception du champagne. Le sol sableux des environs de Cormicy apporte aux vins finesse et élégance.

A la fin du 19ème siècle, le phylloxéra a obligé l’arrachage des vignes. Il faudra attendre la fin des années 60 pour que l’appellation champagne reclasse le village de Cormicy, et que la production se développe dans la petite cité qui compte aujourd’hui 18 vignerons.

Benoit Barizet n’est pas fils de vignerons mais d’agriculteurs. Mais il est tombé dans le champagne… Par amour.

La maison Boulard et filles compte près de 7 hectares de vignes, commercialise environ 25 000 bouteilles et revend la moitié de sa production aux négociants..

Une architecture unique pour séduire les pupilles. Du champagne pour faire pétiller les papilles. Et une campagne rayonnante à sillonner sur des sentiers balisés. Cormicy réserve aux visiteurs de belles surprises patrimoniales.